Hommage à Jean Charles Fitoussi, grand réalisateur d'origine tourangelle. En sa présence
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Hommage à Jean-Charles Fitoussi, réalisateur d'origine tourangelle, en sa présence
Lundi 8 décembre la Cinémathèque, en partenariat avec l'Atelier Super 8, rend hommage à Jean-Charles Fitoussi, un réalisateur talentueux et dont l'œuvre singulière et sensible présente la caractéristique peu commune d'être à la fois quasi méconnue et peu montrée et en même temps d'avoir déjà l'objet d'une rétrospective à la Cinémathèque française. Ce qui n'est pas rien pour un cinéaste d'une quarantaine d'année!
Tours ne déroge pas à la règle : les films de Jean-Charles Fitoussi n'y ont pas été projetés plus qu'ailleurs alors que le réalisateur est d'origine tourangelle. Il a été lycéen au Lycée Descartes et y a fait ses premières armes de cinéphile aux Studio. C'est en effet là qu'il découvre deux œuvres qui le marquent à jamais, Pickpocket de Robert Bresson et Le Petit Soldat de Godard.
Après des études d'architecture, Jean-Charles Fitoussi devient l'assistant de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, tout en tournant des films très personnels et d'une grande sensibilité, qui bénéficient d'un sens du cadrage hors-pair et d'une lumière parfaitement maitrisée. C'est avec Les jours où je n'existe pas (2002) que Jean Charles Fitoussi se fait un peu plus connaître du public et surtout de la critique, très élogieuse.
Il construit son œuvre comme on bâtirait un bâtiment, qu'il baptise "Château de hasard", dont chaque film constitue une pièce ou une dépendance. Le projet esthétique et intellectuel du cinéaste est de témoigner de la toute puissance du hasard en matière de création. Le spectateur est autorisé, selon Jean-Charles Fitoussi, à visiter les pièces du "Château de hasard" dans l'ordre qu'il souhaite, et chaque pièce peut se visiter indépendamment ou en écho les unes par rapport aux autres. Jamais le spectateur n'est enfermé dans un système avec l'œuvre de Fitoussi. Au contraire, chaque pièce du château ouvre une fenêtre, une porte, et le spectateur retrouve parfois des personnages qui passe d'une pièce à l'autre; ce qui est le cas avec les deux films montrés lundi avec le personnage de Saturne.
C'est Jean-Charles Fitoussi qui a choisi de monter à Tours Le Dieu Saturne, un moyen métrage de 2003 et L'Enclos du temps (2012), deux pièces du rez-de-jardin du "Château de hasard". Dans Le Dieu Saturne, Laurent rend visite à son père qui n'a alors qu'une idée en tête: supprimer ses enfants pour leur épargner les misères de l'existence. Mais les dieux vont s'en mêler. L'Enclos du temps présente une autre scène de famille : le jeune Théophile passe ses vacances chez son grand-père, qui vit retiré du monde; Le trouvant très affaibli, il fait appel au docteur Stein pour s'occuper de son aïeul. Docteur Stein ou docteur Frankenstein? L'Enclos du temps valut à son auteur le Prix Jean Vigo 2013.
Mû par un questionnement profondément existentiel, Jean-Charles Fitoussi bâtit une œuvre marquée par l'espoir. Selon lui, "chaque plan, chaque film, c'est le plaisir que les choses existent; Quand [il] ne filme pas, c'est comme s'[il] ne pouvait pas témoigner du bien infini qu'est la vie"
La projection de ces deux films à Tours, en présence de Jean-Charles Fitoussi, heureux de les montrer dans la ville où il passa son enfance et connut ses premiers émois de cinéma, promet aux spectateurs de passer une soirée rare.
L'offre Cinémathèque Henri-Langlois pour les détenteurs du PCE
3€ la séance / 5€ la soirée
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