Papicha
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Papicha
Algérie – 2019 – 1h46, de Mounia Meddour, avec Lyna Khoudri, Shirine Boutella…
A Alger, dans les années 90, Nedjma, 18 ans, est une étudiante qui rêve de devenir styliste. Le soir, avec ses amies, elle se faufile hors de la Cité universitaire pour rejoindre la boite où elle vend les robes qu’elle dessine et qu’elle coud avec l’aide de ses colocataires aux papichas (c’est comme ça qu’on nommait à Alger les filles libres et coquettes). Mais la situation politique ne cesse de se dégrader. Les pressions se font de plus en plus insistantes, à la fois dans la cité U et en ville, pour que les filles se cachent derrière un voile. Juste après un drame qui la frappe brutalement, Nedjma décide de ne pas baisser les bras, de ne pas fuir l’Algérie comme lui suggère son petit copain, mais de continuer à se battre pour sa liberté en continuant à créer et… en organisant un défilé malgré le danger…
Après des études de journaliste, contrairement à son héroïne, Mounia Meddour a du se réfugier en France. Elle entre à la Fémis et réalise plusieurs documentaires (notamment sur le jeune cinéma algérien). Puis elle se tourne vers la fiction avec un court métrage intitulé Edwige, tourné en Normandie et qui a reçu de nombreux prix dans des festivals. Les années sanglantes s’éloignant dans les mémoires, largement taboues en Algérie, elle décide d’y revenir avec Papicha : « Je porte ce sujet en moi depuis longtemps mais j’avais besoin de recul et peut-être même de faire le deuil de cette période avant de pouvoir m’y consacrer entièrement. J’ai bâti le scénario autour du personnage de Nedjma. J’avais envie de raconter l’histoire de cette jeune femme qui, à travers sa résistance, nous embarque dans un grand voyage semé d’embûches tout en nous faisant découvrir plusieurs facettes de la société algérienne. » Prix Sopadin du scénario, Papicha a été sélectionné dans la catégorie Un certain regard au festival de Cannes dont il est revenu, certes, sans prix mais avec un excellent accueil public. Au festival francophone d’Angoulême, quelques mois plus tard, il a reçu le prix du public et du scénario et la jeune actrice Lyna Khoudry, une révélation, le prix d’interprétation.
Un premier film fort qui fait revivre toute une époque, particulièrement douloureuse (150 000 victimes), mais avec une grande sensibilité et une extrême pudeur… et d’où ressort, au final, l’énergie et la volonté des quatre jeunes héroïnes. Et la volonté de ne rien céder face à l’intégrisme.
DP
Retrouvez une vidéo de la rencontre avec Mounia Meddour sur le site des Studio dans la rubrique « Ça s’est passé aux Studio ».
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