Un texte dramatique puissant et percutant qui s'inscrit dans le mouvement de prise de conscience des afrodescendants quant à leur place dans la société française. Un récit à trois voix entre intime et politique pour faire surgir les vérités cachées par omission ou par mensonge.

Trois femmes occupent le plateau, trois jeunes comédiennes afropéennes, selon la terminologie de Léonora Miano, autrice de Ce qu’il faut dire. Océane Caïraty, Mélody Pini et Ysanis Padonou portent ce spectacle où se dessine une traversée de notre Histoire : celle de la colonisation et de la décolonisation, et du rapport entretenu par l’Occident avec le continent africain et ses habitants. Il y est aussi question de ce que signifie être perçu comme noir dans un pays qui se considère comme majoritairement blanc.

Léonora Miano aborde frontalement, mais en employant des détours poétiques, la construction de rapports de domination ancrés jusque dans le langage. Stanislas Nordey offre aux mots de l’autrice un écho amplifié sur scène, dans un spectacle à la concision percutante. Les trois interprètes principales sont accompagnées d’un comédien plus âgé, Gaël Baron, et de la percussionniste Lucie Delmas, tandis que l’épure du plateau entre en résonance avec un dispositif de projection vidéo. Dans une grande proximité avec les spectateurs, Ce qu’il faut dire invite à la réflexion et au dialogue. Une ode à la fraternité d’une grande force poétique et politique.

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