Marionnettiste et metteuse en scène, Alice Laloy imagine avec son équipe une création reprenant les codes des jeux vidéos.

Les questions de pouvoir et de domination s’y mêlent au plaisir du jeu, produisant un spectacle vertigineux. Explorant dans son travail les questions de la manipulation, Alice Laloy prolonge avec Le Ring de Katharsy ce geste en programmant un jeu avec ses règles, son protocole, sa hiérarchie. Sur un ring se succèdent quatre matchs, chacun opposant deux joueurs s’affrontant pour obtenir des objets. Sauf que ces « joueurs » ne sont que les avatars de celles et ceux qui, à quelques mètres de là, les manipulent et les dirigent... Mêlant les disciplines – cirque, danse, jeu, musique, chant – creusant le trouble et l’ambiguïté en dissociant les voix des corps, retrouvant la cruauté aussi naïve que directe de l’enfance, l’équipe invente une singulière machine à jouer. Outre les questions propres au théâtre (qui, de la marionnette, de l’interprète ou de la metteuse en scène manipule qui ? Qui a le pouvoir sur qui ?), cette mécanique implacable interpelle sur la façon dont notre environnement (animé comme inanimé) nous façonne, nous raconte, voire, nous domine.