PROGRAMME :
DIMITRI CHOSTAKOVITCH : Élégie en fa dièse mineur
ALEXANDRE BORODINE : Quatuor n°2 en ré majeur
DIMITRI CHOSTAKOVITCH : Quatuor n°7 en fa dièse mineur
LEOŠ JANÁČEK : Quatuor n°1 La Sonate à Kreutzer
HENRYK GÓRECKI : Quatuor n°1 Already it is dusk

Le programme réunit quatre grands compositeurs de l’Europe de l’Est et fait la part belle à la figure de la muse. L’Élégie de Chostakovitch est la transcription de l’un des airs de Lady Macbeth de Mensk (1934), opéra dédié à sa femme Nina. Son septième quatuor à cordes a été composé en 1960 à la mémoire de ladite Nina, qui aurait eu 50 ans cette année-là. Les deux pièces sont dans la même tonalité. Le second quatuor d’Alexandre Borodine, composé en 1861, est dédié à sa femme, la pianiste Ekaterina Protopopov, rencontrée vingt ans plus tôt. Il est plein de passion et d’ardeur volubile. En 1923, alors âgé de 69 ans, le compositeur tchèque Leoš Janáček écrit son très sombre premier quatuor à cordes, « en ayant à l’esprit une pauvre femme », proie de la jalousie de son mari, « tourmentée, frappée, battue à mort comme l’écrivain russe Tolstoï le décrit dans sa “Sonate à Kreutzer” ». Le premier quatuor du compositeur polonais Henryk Górecki date de 1988. Écrit sur la mélodie d’un motet qui évoque la peur des démons qu’éprouvent les enfants au moment de s’endormir, il semble contenir autant qu’exprimer des émotions d’une grande violence.