L'âne et la carotte
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Un enchaînement de numéros de plus en plus époustouflants.
En piste, un homme s’est lancé un défi : enchaîner une série d’exploits.
Saut du lion, numéro du phoque enflammé, celui du cow-boy, petite routine au trapèze, dégringolade sur corde lisse, équilibres improbables, funambule, prouesses du cuisinier fou, et autres incontournables passent en revue.
Têtu et obnubilé par un but qu’il n’atteindra sans doute jamais, il s’obstine à vouloir aller encore plus vite, plus loin, plus haut…
Avec le concours de son fidèle garçon de piste et de son cher public, peut-être qu’il finira par comprendre que sa quête est vaine et perdue d’avance et qu’il vaut mieux changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde.
Passé, présent, futur
Pour la plupart de son histoire, le cirque a été occupé par la forme, c’est-à-dire par la prouesse et les compétences techniques. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de contenu : apprivoiser les animaux sauvages ou maîtriser une figure acrobatique dangereuse peuvent être considérés comme l’expression de la supériorité de l’Homme sur la nature et sur les forces naturelles telle que la gravité. C’est le paradigme du cirque traditionnel.
Aujourd’hui, les prouesses du circassien peuvent être interprétées plutôt comme des tentatives à surmonter un obstacle ou à repousser une certaine limite. Ce faisant, l’artiste repousse ces mêmes limites parce qu’il y a toujours plus vite, plus haut, plus fort, etc. L’artiste n’atteint ainsi jamais son but. C’est l’histoire tragique de l’âne et de la carotte, en somme.
Ça nous laisse en un endroit intéressant : vers où va-t-on maintenant ? Comment amener le cirque ailleurs ? Comment aller là où personne n’a pas encore été ? Ce n’est pas si simple, vous allez voir.
Le spectacle raconte l’histoire d’un de ces héros tragiques du cirque ; son passé, son présent et son futur. Une voix-off vient aiguiller le regard du public, accompagne notre héros, et remet sans cesse tout en question.
Il m’en a fallu du temps pour pouvoir l’écrire aussi simplement : le héros de ce spectacle, c’est moi. Le propos du spectacle est donc très lié à ma propre personne. Alors pas facile de rester humble et m’imaginer que ce que j’ai à dire soit assez intéressant pour prendre la place pendant une bonne heure. Mais aujourd’hui, ce rôle, je l’assume.
Lucho Smit (janvier 2018)
L'offre La Pléiade pour les détenteurs du PCE